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LE CONCLAVE POUR ÉLIRE LE SUCCESSEUR DE BASILEUS IV A COMMENCÉ
Alors que des centaines de milliers de pèlerins affluent vers le Saint-Concile depuis l'annonce de la mort du décès du Grand Pontife Basileus IV il y a deux jours, les patriarches et cardinaux ont commencé à se réunir aujourd'hui pour élire un successeur à celui qui dirigeait l’Église constantine depuis 28 ans. Ces derniers ont commencé leur journée par rendre hommage à Basileus IV en se recueillant quelques instants devant sa dépouille, au sein de la Basilique Saint-Léon, où elle est exposée depuis hier.
Le cardinal Jones, doyen du Sacré Collège, a ensuite célébré une messe dans une chapelle de la Citadelle constantine, de laquelle sont partis en procession les 103 électeurs vers la chapelle Saint Johannes I, du nom de son édificateur, où ils éliront dans le plus grand secret celui qui s’assoira sur le trône de Saint Léon. Ils ont tout d'abord prêté publiquement serment, récitant en chœur la formule consacrée, en phoécien :
“Nous tous et chacun de nous, patriarches électeurs présents à cette élection du Souverain Pontife, promettons, faisons le vœu et jurons d’observer fidèlement et scrupuleusement les prescriptions contenues dans la constitution apostolique du Bienheureux Paulus VII. De même, nous promettons, nous faisons le vœu et nous jurons que quiconque d'entre nous sera, par disposition divine, élu Pontife constantin, s'engagera à exercer fidèlement le munus leonum (la charge de Léon) de Pasteur de l'Église universelle et ne cessera d'affirmer et de défendre avec courage les droits spirituels et temporels, ainsi que la liberté du Saint-Concile. Nous promettons et nous jurons surtout de garder avec la plus grande fidélité et avec tous, clercs et laïcs, le secret sur tout ce qui concerne d'une manière quelconque l'élection du Pontife constantin et sur ce qui se fait dans le lieu de l'élection et qui concerne directement ou indirectement les scrutins; de ne violer en aucune façon ce secret aussi bien pendant qu'après l'élection du nouveau Pontife, à moins qu'une autorisation explicite en ait été accordée par le Grand Pontife lui-même; de n'aider ou de ne favoriser aucune ingérence, opposition ni aucune autre forme d'intervention par lesquelles des autorités séculières, de quelque ordre et de quelque degré que ce soit, ou n'importe quel groupe, ou des individus voudraient s'immiscer dans l'élection du Pontife constantin.”
Après cette longue formule, qui n’a pas résonné dans la chapelle depuis 28 ans, chaque électeur s’est avancé pour réciter, la main droite posée sur les Saintes Ecritures le serment suivant : “Et moi, Leonard Cardinal (ou Patriarche) Jones, je le promets, j'en fais le vœu et je le jure. Que le Sort m'y aide, ainsi que ces Saintes Écritures que je touche de ma main.” Le premier d’entre eux était le doyen, suivi par les 6 cardinaux-évêques, tous les patriarches, les cardinaux-prêtres et enfin les cardinaux-diacres, le tout par ordre d’ancienneté. Le dernier est, par tradition, le maître de cérémonie, le Patriarche le plus ancien à savoir Dmitri Nikiforov, du Borowen, qui fêtera ses 80 ans dans trois semaines.
Une fois les serments prononcés, le maître de cérémonie prononce la très célèbre formule “Extra omnes !” ou “Tous dehors !”. Les gardes pontificaux, assistants, choristes, techniciens, journalistes, clercs comme laïcs, sont invités à sortir. Seuls sont restés, dans le secret, les électeurs et le cardinal Sorrentino, non-électeur car âgé de plus de 80 ans, qui prononcera une prédication sur la responsabilité des électeurs. Ce privilège est traditionnellement accordé au cardinal-vicaire le plus ancien, c’est-à-dire celui qui remplace le Grand Pontife dans sa charge de Patriarche de République Constantine. Ce dernier est sorti une fois sa prédication donnée et le conclave a officiellement débuté à 11h30, heure locale.
Les électeurs ont d’abord tiré au sort les assesseurs, les scrutateurs, les réviseurs et ceux chargés de porter l’urne aux cardinaux qui devraient rester dans leur chambre. Ils ont ensuite déjeuné entre eux, sans contact avec l’extérieur ni le moindre personnel de service. Les seuls à pouvoir croiser et à escorter les électeurs sont les gardes, tenus au silence et les quatre médecins de la Citadelle, en cas de besoin. Durant tout le temps du conclave, les électeurs séjournent et déjeunent dans la Résidence Saint François, c'est dans ce lieu que se joue réellement l'élection.
Le début d'après-midi a été consacré aux discours des électeurs. Chacun d'eux a prononcé un discours de 5 minutes "pro futuro Ecclesiae et Hominis", pour le futur de l’Église et de l'Homme. Ils peuvent à cette occasion donner leur avis sur l'avenir de l’Église et sur le profil idéal du Grand Pontife, sans toutefois être autorisés à citer un nom. Le premier tour de scrutin sera ensuite réalisé.
Chaque jour, il est possible de procéder à quatre tours de scrutin, deux le matin et deux l'après-midi. Chaque matin, sauf le premier jour, les électeurs, après avoir assisté à la messe, prient ensemble dans la Chapelle Saint Johannes I, puis procèdent à un premier tour de scrutin. Si aucun nom n'a obtenu plus de deux tiers des voix, un deuxième tour est organisé immédiatement. L'après-midi, ce schéma se répète. A chaque tour de scrutin, les bulletins sont brûlés et une fumée s'échappe de la cheminée de la Citadelle. Si celle-ci est noire, personne n'a été élu. Si elle est blanche, il y a un élu.
La plus courte élection fut celle de Lucius VI, en 48, où quatre tours suffirent. Le plus long scrutin fut celui qui vit l'élection de Basileus IV, qui dura près de trois semaines. Cette élection fut si longue qu'on dut procéder à la sépulture de son prédécesseur avant la fin du conclave, fait rarissime dans l'histoire. La durée du conclave peut varier mais elle est très rarement supérieure à trois jours. Selon la presse spécialisée, il y a cinq "pontificables" parmi les électeurs.
Le premier, le favori, le cardinal-vicaire actuel, Emidio Turazzi, est un constantin de 75 ans. Son âge peut être un obstacle mais sa popularité et son influence sont importantes. Les quatre autres font figures d’outsiders face à lui. Luigi Antonelli, puissant “ministre des finances” du Saint-Concile, 69 ans reste fragilisé par les soupçons de blanchiment d’argent qui pèsent sur la banque du Saint-Concile. Il reste très influent notamment dans les milieux conservateurs.
Du côté des électeurs originaires d’autres pays, on trouve le Patriarche émérite du Saphyr, Björn Lindström, qui reste le moins évoqué en raison de son âge, 79 ans. En Edelweiss, on croit dur comme fer en les chances du cardinal Alois Buchmayer, âgé de 67 ans et dirigeant le puissant organisme chargé des béatifications et des canonisations. Ce dernier est le favori des progressistes pour ses positions en faveur de l'union civile des homosexuels mais reste critiqué pour avoir refusé de blâmer les politiciens favorables à l'avortement.
Enfin, le seul non-phoécien évoqué est le Patriarche d’Eglax Robert Mayouma, âgé de 64 ans et réputé proche de Basileus IV. Ce serait le premier Grand Pontife idylénien mais il cumule les défauts : jugé trop progressiste par ses détracteurs, il n’est toujours pas arrivé au conclave, tout comme 5 autres électeurs qui devraient arriver demain et ne pourront donc pas prononcer leur discours "pro futuro Ecclesiae et Hominis".
Le scrutin reste incertain mais une chose est certaine : le combat entre libéraux, dont les puissants fédérés sont les leaders contre les conservateurs, menés par les nombreux électeurs originaires de République Constantine, va faire rage. Autre point de tension : la gestion des finances du Saint-Concile. De nombreux membres du clergé se sont élevés contre l’absence de transparence des institutions de Constantia.
Quant aux funérailles de Basileus IV, ces dernière se dérouleront le lendemain de l'élection de son successeur. De nombreux chefs d’État et de gouvernement sont attendus ainsi que des centaines de milliers de fidèles. Les autorités de la République constantine, chargés de la sécurité du Saint-Concile, sont en état d'alerte.